Attachez vos ceintures, ça va secouer ! En tous cas c’est le sens de la communication de Google, qui tape du poing sur la table avec une véritable déclaration de guerre contre le spam SEO !
La livraison du 5 mars 2024 comporte à la fois un spam update – manuel et automatique – qui cible nommément les domaines expirés, les contenus produits en masse ou le « Parasite SEO », et un nouveau format de Core update avec des critères qui s’alimentent les uns les autres et du Helpful Content Update inside…
D’habitude, quand un update Google débarque, on a une mise à jour sur la page Google Search Status Dashboard et une annonce sur Twitter. Et c’est à peu près tout… Là, on a eu le droit de manière coordonnée à :
- la mise à jour de la page Status Dashboard
- l’annonce sur Twitter
- un article sur le blog de l’équipe Product
- un article sur le blog Google Search Central
- une mise à jour des Spam Policies
- une nouvelle FAQ pour expliquer les changements côté HCU
- un update de la page Manual Action Report dans les pages aide de la Search Console
- et même un update des guidelines pour les quality raters !
Il faut dire que l’annonce de mardi est exceptionnelle, car elle regroupe en réalité trois mises à jour en une : un core, un spam et un HCU update..
Que peut-on retenir de l’annonce pour le Core Update ?
Cette mise à jour, qui sera déployée sur le mois, va réduire de 40% les contenus de mauvaise qualité et non originaux, et particulièrement :
- Les contenus faits uniquement pour attirer les clics (on pense forcément aux contenus créés pour Discover)
- Les contenus non originaux (publication, faible valeur ajoutée, etc)
- Les contenus qui semblent faits uniquement pour les moteurs de recherche
Google propose ici un large éventail de questions à se poser pour évaluer les contenus utiles, fiables et people-first.
En voici quelques exemples :
- Votre contenu fournit-il des informations, des rapports ou des travaux de recherche ou d’analyse véritablement originaux ?
- Offre-t-il une description substantielle ou exhaustive du sujet ?
- Fournit-il des informations réellement utiles et intéressantes ?
- Si votre contenu s’appuie sur d’autres sources, l’avez-vous simplement recopié ou reformulé, ou y avez-vous apporté de la valeur ajoutée et une touche d’originalité ?
- Le titre résume-t-il clairement le contenu de la page ?
- Votre contenu donne-t-il l’impression aux lecteurs qu’ils doivent effectuer une nouvelle recherche pour obtenir des informations plus pertinentes provenant d’autres sources ?
On retient aussi que cette mise à jour cible les pages, mais que des signaux sur le site dans sa globalité peuvent être utilisés.
Supprimer les pages de mauvaise qualité peut aider l’ensemble du site à retrouver sa visibilité
Et qu’en cas de travail de nettoyage ou mise à jour des contenus, le délai de prise en compte reste très incertain.
Que contient le Spam Update ?
De son côté, le Spam Update, regroupe 3 sujets :
- « SCALED CONTENT ABUSE » : Gros volumes de pages peu utiles ou pas suffisamment qualitatives. Cela inclut les systèmes de pages automatiques, mais nous verrons plus bas que Google précise que sa politique vis à vis des contenus IA reste inchangée (peu importe les moyens, c’est la qualité du produit final qui compte)
- « SITE REPUTATION ABUSE » : Lutter contre les techniques de parasite SEO (spammer un site d’autorité ouvert à l’UGC pour profiter de sa capacité à ranker). Et une date butoir : le 5 mai 2024. Google laisse en effet 2 mois aux éditeurs pour se mettre en conformité avec leur « nouvelle » politique concernant le Parasite SEO, les fameux articles sponsorisés loués par les annonceurs sur les sites d’actu notamment.
- « EXPIRED DOMAINS ABUSE » : La réactivation d’un domaine expiré à des fins purement SEO (publication de contenus pauvres, ou sur une autre thématique, pour simplement profiter du profil de liens) est maintenant sanctionné
Google précise en FAQ que cette annonce ne change en rien ses consignes concernant les contenus GenAI :
Par rapport au parasitage SEO, Google fourni de nombreux exemples pour préciser que tous les contenus 3rd party ne sont pas concernés.
Ce ne sera pas la première ni la dernière fois que Google agite des épouvantails en prévention pour tenter d’éduquer le marché. C’est une technique de communication comme une autre, déjà éprouvée par Google (on se souvient du mobilegeddon). D’autres fois Google a préféré clouer au pilori un gros site, ou une plateforme, afin de faire un exemple et d’effrayer le marché, souvent avec succès…
Mais attention, si l’opération commence effectivement par un coup de com, les effets concrets de ces updates risquent d’être conséquents. Et cela commence dès cette semaine avec de nombreuses désindexations manuelles. Les updates automatiques mettront plus de temps à montrer leurs effets : Google annonce un déploiement sous 3 à 4 semaines, il faut donc s’attendre à des mouvements importants dans les résultats du moteur.
Quand on voit les excès actuels en matière d’achat de liens, publi rédactionnels, pbn, et autres joyeusetés génératives, et si on ajoute à cela les difficultés récentes du moteur, qui piétine avec sa SGE, multiplie les problèmes d’indexation face à l’afflux massif de nouvelles pages web, se fait taper dessus par l’Europe et son DMA, cherche désespérément les hidden gems au fin fond des threads Reddit… on comprend que Google soit inquiet et obligé de réagir !