Les liens entrants ne sont pas les seuls à pouvoir entraîner une sanction de Google. Zoom sur le cas réel d’un site qui a été victime d’une pénalité manuelle pour liens sortants.
Les professionnels du Search ont tendance à se focaliser sur la popularité des pages, sous entendu les liens qui pointent vers elles. C’est historiquement ce sur quoi repose l’algorithme de Google et ce qui a rendu le moteur de recherche de la firme de Mountain View plus pertinent par rapport à la concurrence.
S’il est vrai que l’algorithme a évolué au fil du temps avec la montée en puissance du Machine Learning par exemple, force est de constater que les fondamentaux n’ont pas beaucoup changé ces dernières années. La popularité reste un pilier du SEO. Nous distinguons 2 types de liens : le lien entrant et le lien sortant.
Google et les liens factices
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de revenir sur l’historique pour voir les différentes méthodes que Google a mises au point pour empêcher les webmasters de créer des liens qualifiés de « factices ».
Le cas du filtre algorithmique intitulé Pingouin
Impossible d’évoquer la lutte de Google contre le « spam » et contre la manipulation de l’algorithme par la création de liens « factices » sans mentionner le filtre que le moteur a mis en place contre ces pratiques, à savoir Pingouin (ou Penguin pour les anglophones).
Il y a eu officiellement trois mises à jour de Pingouin en 2012, deux en 2013 et une en 2014. En septembre 2016, Google officialise le fait que le filtre Pingouin fait partie du cœur de l’algorithme du moteur. Sous-entendu : il n’a plus besoin d’effectuer de nouvelles mises à jour. Tout se fait en temps réel.
Vagues de pénalités pour liens sortants factices
Une pénalité pour liens sortants factices peut aussi être activée manuellement. Contrairement à Pingouin, ce n’est donc pas l’algorithme qui effectue cette tâche, mais une intervention humaine. La première vague de messages envoyée au sein de la Google Search Console pour cause de liens factices pénalisés manuellement date de 2012.
En avril 2016, une série de pénalités de ce type a touché un grand nombre de sites. Cela a été officialisé par la réception d’un message dans Google Search Console indiquant si une pénalité manuelle était en cours ou non.
Légende : Message d’avertissement de pénalité pour liens sortants sous Google Search Console en 2016 – Crédits : Search Engine Roundtable
Pour rappel, d’après les guidelines de Google à ce sujet, il est nécessaire d’identifier les liens incriminés et ensuite de les supprimer ou de les rendre inoffensifs en insérant un attribut « nofollow » puis d’effectuer une demande de réexamen.
Le cas du filtre algorithmique intitulé Fred
Plus récemment, en mars 2017, une mise à jour baptisée « Fred » a semblé cibler les sites ayant une qualité assez pauvre, autrement dit ne respectant pas les guidelines de Google. Dans le même temps, des sites ayant été pénalisés pour liens factices ont aussi pu augmenter leur visibilité SEO dernièrement.
Autre point et non des moindres : nous avons pu noter que ces fameux guidelines avaient été mis à jour dernièrement (le 14 mars 2017). Faut-il y voir une simple coïncidence ou un lien de cause à effet ?
Etude de cas sur la pénalité pour liens sortants
Il existe aussi des cas où il est question de pénalité pour liens, non pas entrants, mais sortants.
Le contexte
Dans le cadre d’un accompagnement SEO pour un client dans le domaine de la vente en ligne à prix réduits, nous avons été confronté à un cas bien particulier et souvent relégué au second plan pour diverses raisons : la pénalité manuelle pour liens sortants.
Légende : Message dans la Google Search Console : Liens artificiels sur votre site – Crédits : RESONEO
Nous ne savons pas précisément quand cette pénalité a eu lieu car elle existait déjà lorsque nous avons été sollicités. Tout ce que nous savons, c’est que cela concernait un peu moins de 60 pages, que le type de lien sortant était effectué majoritairement sur de l’ancre exacte et concernait des sites de type « blog » ou de type « site e-commerce », avec parfois aucune cohérence au niveau thématique, pour un volume moyen de 2 liens sortants par page.
Autre point et non des moindres, la majorité des liens sortants étaient en nofollow lorsque nous avons regardé en détail le site client. Mais aucune demande de réexamen n’avait été effectuée pour tenter d’enlever la pénalité.
La méthodologie
Notre périmètre d’intervention nous offrait la possibilité de déplacer et de modifier l’ensemble des pages concernées par cette pénalité. En effet, nous avons créé plus de 200 contenus (les anciennes pages étaient redirigées vers ce contenu, via un jeu de redirection 301).
Pour éviter de perdre trop de temps à classifier, le choix s’est porté sur la suppression de l’ensemble des liens sortants. Le fait d’ajouter en outre un volume de contenus conséquent a clairement joué dans ce choix.
Remarque : nous aurions pu utiliser la technique qui consiste à crawler toutes les pages du site pour identifier le nombre moyen de liens sortants par page et ensuite de vérifier s’il n’y avait pas des points problématiques (exemple : une URL redirigée ou en erreur 404, détection de spam au sein de commentaires ou au sein de posts dans le cas d’un forum, etc…)
Comme chacun sait, une pénalité manuelle ne peut pas être levée de manière automatique contrairement à une pénalité algorithmique, il est donc obligatoire de procéder à une demande de réexamen.
En outre, la demande de réexamen a été effectuée depuis le compte concernant le domaine en HTTPS, sachant qu’il existe également 2 autres comptes : un avec un sous domaine en « m. » et un en HTTP.
Les résultats
Suite à notre demande de réexamen du 07/12/2016 accompagnée d’un message expliquant les raisons de cette demande et un résumé des actions entreprises au cours des dernières semaines, nous avons eu le plaisir de voir que le message de pénalité n’existait plus le 19/12/2016 au sein de la Google Search Console.
Légende : Envoi de la demande de réexamen sous Google Search Console – Crédits : RESONEO
Pour l’anecdote, nous n’avons reçu aucun mail nous communiquant que la pénalité avait été levée.
En effectuant un comparatif avant/après depuis notre outil de benchmark, nous avons constaté un gain de visibilité non négligeable :
Légende : Évolution de la visibilité – Crédits : RESONEO
Nous avons également constaté un gain de plusieurs centaines de mots clés en comparant avril 2016 à mars 2017 au sein de SEMrush :
Légende : Évolution de la visibilité depuis SEMrush – Crédits : RESONEO
Le bilan
Cette étude de cas démontre que les liens sortants ne sont pas à reléguer au second plan et à l’instar des liens entrants, il est important de prendre du temps à les analyser sous risque de voir apparaître un message au sein de la Google Search Console.
En conclusion, il est évidemment impossible de quantifier l’impact de cette levée de pénalité quant à ce gain en visibilité compte tenu des autres chantiers effectués. Une chose est néanmoins certaine : pour le SEO, chaque détail compte.
Source: http://www.journaldunet.com/solutions/expert/66636/seo-et-liens-sortants—etude-de-cas-d-une-levee-de-penalite.shtml