Lundi 5 août 2024, la justice fédérale américaine a rendu son verdict après de nombreux mois de procès contre Google.
Selon le tribunal, “Google détient le monopole sur son service de moteur de recherche, et agit de façon à conserver sa situation.”
Une affaire qui fait grand bruit aux USA, car ses répercussions pourraient atteindre d’autres acteurs du web.
Procédure antitrust contre Google : de quoi s’agit-il ?
Depuis plusieurs mois, Google doit répondre à une affaire concernant ses pratiques concurrentielles devant la justice fédérale américaine.
Concrètement, il est reproché à Google d’avoir conclu d’importants contrats auprès d’autres géants du web, pour maintenir son moteur de recherche comme moteur par défaut sur différents navigateurs.
Selon le New York Times, sur l’année 2021, Google aurait par exemple payé 18 milliards de dollars à Apple pour être son moteur par défaut.
Ce lundi 5 août, le jugement rendu par la juge Amit Mehta en charge de l’affaire (relaté dans un mémorandum de 277 pages) précise que Google a violé la section 2 du Sherman Act, qui sanctionne les monopoles et les abus de position dominante.
Toutefois, l’affaire n’est pas totalement close : si le verdict vient de tomber, la justice américaine travaille encore à définir la mesure corrective qui sera appliquée.
Pourquoi cette affaire est importante
Ce procès retentissant aux USA est remarquable pour plusieurs raisons :
- Il porte directement sur le business historique de Google
- Il implique indirectement d’autres géants du web : Apple, Firefox…
- La Maison Blanche a directement pris position sur le sujet
- L’affaire est comparée à d’autres procès marquants aux USA, tels que les procès d’AT&T dans les années 1980 et de Standard Oil en 1911
- Les arguments de l’affaire pourraient inspirer d’autres cas de ce type visant des acteurs du web
Les prochaines étapes
Google a d’ores et déjà pris la parole quant aux résultats de cette première décision.
Par voie de communiqué de presse (et via le réseau social X), la firme de Mountain View a fait savoir qu’elle allait faire appel. L’argument mis en avant : si les utilisateurs préfèrent largement Google à la concurrence, c’est parce qu’il s’agit du “meilleur moteur de recherche”, et non pas à cause d’une pression monopolistique.
L’affaire pourrait donc rester ouverte un moment.
D’ici la décision finale, une question posée par certains détracteurs risque de rester en suspens :
Si le moteur de recherche de Google détient le monopole et accède à une source de requêtes utilisateurs inépuisable, Google ne risquerait-il pas d’obtenir le monopole dans le domaine de l’intelligence artificielle ?
Pour aller plus loin
Envie de creuser le sujet, et découvrir des informations exclusives sur la firme de Mountain View ?
On vous recommande la lecture des ressources suivantes (si vous êtes anglophones) :
- Le Memorendum publié par la Cour le 05 août 2024 par la US District Court pour le district de Columbia
- Un document d’information complémentaire sur le fonctionnement de Google